Lettre du mois de mars 2018 – Le fil rouge : « nous sommes faits pour donner « 

Le fil rouge , c’est le don . Don du don de vie reçue, don de l’amour qui traverse , don du verbe qui se dit .

En réalité , le bonheur et la joie du cœur vient de donner ce que l’on n’est pas, de donner notre manque à être et la façon dont nous le traversant .

nous sommes faits pour donner

Le fil rouge : »nous sommes faits pour donner « 

Bonjour à chacune et chacun dans ce frémissement du printemps saisi soudain dans le froid sibérien …
 
Un flux-reflux climatique qui résonne avec nos atermoiements psychiques intérieurs. La psyché( l’âme) est fluctuante , soumise à des conflits internes inconscients qui malmènent parfois le moi .
 
Plusieurs solutions sont trouvées par les individus: renforcer leur moi et le faire un peu  » gonfler » , mettre des cadres hyper rigides, ou se laisser travailler par ces mouvements  en apprenant à les reconnaître sans s’y identifier, et savoir y faire avec ce qui pourrait faire symptôme paralysant.
 
C’est la voie de la psychanalyse, ouverte par Freud au siècle dernier , reprise par d’autres psychanalystes qui en font transmission ;méthode de traitement des souffrances psychiques qui ne promet pas un nouvel Eden qui pourrait  bien se révéler infernal , mais intentionne un chemin unique et singulier pour chaque sujet qui se le fraie – non sans une écoute patiente et ferme du psychanalyste
Ne pas prendre des vessies pour des lanternes , tout n’est pas équivalent : ne pas prendre les motions pulsionnelles qui ont leur place dans le vivant- mais dont la satisfaction ne suffit pas à faire Vivre – avec le désir qui ouvre à une quête  sans véritable réponse si ce n’est de la suivre et d’en faire œuvre créatrice prenant place dans la relation à d’autres également singuliers .
Ce n’est donc pas une clinique fusionnelle , ni toujours gratifiante , mais elle n’en reste pas moins opérante , dès l’instant que le psychanalyste se tient à sa place , ni plus , ni moins. Une place à laquelle il ne peut lui-même s’identifier , étant celle où s’exprime son propre désir à la suite d’un très long chemin de connaissance de ses propres abysses . Un soin de la psyché pris par soi-même.
 
Il en est autre de la quête spirituelle( de l’Esprit), mot difficile même à écrire aujourd’hui tant il est galvaudé et sujet à tant de confusion . Toutes les traditions  spirituelles ,dans leur recherche de vérité ,s’accordent cependant sur un point: la quête spirituelle est un chemin de dépouillement, d’arasement , d’affinement et de recul du moi . On  ne peut se prétendre « spirituel » et la quantité de séminaires suivis n’y change rien . C’est une expérience de l’intime dont chacune , chacun peut témoigner en « s’absentant » de lui-même et des revendications du moi  .

Le fil rouge , c’est le don . Don du don de vie reçue, don de l’amour qui traverse , don du verbe  qui se dit . 

Au croisement de ces deux chemins que j’emprunte  depuis toute jeune en me tenant sur une ligne de crêtes exigeante, et  à la faveur de ce que mes patients m’ont appris, se révèle que nous sommes faits pour donner .
La plus grande blessure pour un humain est qu’enfant  cet amour reçu de la Vie elle -même n’ai  pas été reçu . Reçu tel qu’il la redonnait .
Nous ne vivons pas de recevoir, nous vivons de donner !

Cette vérité est radicalement à contre-courant du discours de la société, dans lequel s’engouffre aussi , sans toujours en avoir conscience ,le discours du New Age : recevez , développez-vous , remplissez-vous ,revendiquez votre dû, acquerez des pouvoirs , devenez extraordinaires etc.
En réalité , le bonheur et la joie du cœur  vient de donner ce que l’on n’est pas, de donner notre manque à être et la façon dont nous le traversant .
C’est du Cœur profond , lieu intime d’une rencontre inédite qu’ émerge ce Don . Rien à voir avec le petit moi, bien nécéssaire, mais bien encombrant aussi .  Ce moi n’a pas non plus à être jugé , détruit ou dissous , mais il a tranquillement à se mettre au service , ce qui le rend heureux , car il donne enfin !C’est là que la psychanalyse peut être une réelle aide sur le chemin spirituel et de mutation , car elle soutient un sujet à supporter son manque à être et à en faire quelque chose de fécond . Reconnaître et prendre soin de la blessure d’amour sans chercher à la réparer absolument .
Un chemin de pauvreté , à l’image des séances parfois trés pauvres elles aussi , très ordinaires . d’une pauvreté où s’origine une force différente.
C’est Extraordinaire de devenir Ordinaire !

Ce fil rouge –  irrigue ma transmission  et sera suivi dans tous les séminaires  cette année encore:

le don

Vous trouverez tous les contenus sur mon site www.andree.herbin.com.

NB. Ce texte reste la propriété d’Andrée HERBIN, toute reproduction ne pourra se faire sans son accord.

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